Conférence européenne – Mellionnec (FR)
Les fusions territoriales: quelles conséquences pour les villages ?
« Demain mon village »
T’as pas vu mon Maire ?
Y a-t-il encore une place pour le village de quelques centaines d'habitants ? Il semblerait que non. C'est en tout cas ce que semble dessiner les réformes territoriales à venir avec une intercommunalité dominée par les plus grandes localités. C'est aussi le sens des pressions administratives du moment, qui imposent regroupement et densification car il faut optimiser… La concentration agricole est un autre mouvement qui participe de cette tendance.
Pourtant, des exemples en Centre Bretagne montrent que l'envie de vivre au village est bien là. À Mellionnec, 420 habitants, on observe un engouement nouveau pour le bourg : on réinvestit des maisons, on en construit de nouvelles, on consomme local, on crée des entreprises, les associations multiplient les initiatives. Même chose à Trémargat, 200 habitants, où l'on participe à des travaux collectifs d'intérêt communal, où l'on a ouvert un bar et une épicerie gérés par les habitants. Est-ce que ce sont les derniers soubresauts d'une vie de village condamnée d'avance ? Ou bien s'agit-il d'expériences qui préfigurent ce que pourrait être une nouvelle forme de vie au village ?
DEBAT: Le village, une échelle pertinente ? Voici en résumé ce qui a pu être dit.
Les problèmes actuels :
* La gestion d’une commune est devenue très technique.
* Manque d’information des conseillers municipaux en amont pour qu’ils comprennent les décisions à prendre. C’est dommage d’avoir des conseillers qui sont prêts à donner de leur temps, mais qui sont là juste pour valider des procès verbaux.
* Conseil municipal : il faut aussi que ce soit un lieu pour échanger, de discuter des sujets importants, pour que chacun comprenne.
* Les habitants ne s’intéressent pas toujours à la chose publique.
Comment créer des espaces de démocratie à l’échelle du village ?
Ce qui existe à l'échelle du territoire:
- CCKB : les commissions sont ouvertes aux associations;
- Les conseils municipaux sont ouverts aux citoyens qui souhaitent y assister;
- Conseil de développement du Pays COB;
- Il y a deux personnes au cœur de la gestion de la commune : le Maire et le secrétaire de mairie (gestion du quotidien…).
Propositions:
* Redéfinir le rôle du Maire et du conseil municipal : Maire + équipe municipale = représentent les projets des habitants. Il faut une démocratie montante et non descendante
* Inversement du processus : les élus qui veulent réfléchir à une problématique devraient se tourner vers les citoyens pour allimenter la réflexion / proposition;
* Par le tissu associatif on peut faire remonter beaucoup de choses;
* Intégrer la population sur le devenir de la commune. C’est en début de mandat, avant que les élus s’engagent dans les chantiers, qu’il faudrait le faire. La profession de foi existe, quelle place à le citoyen dans sa définition ?
* Créer un intermédiaire entre les instances de décision et le citoyen. Espaces de libre parole. Exprimer des besoins entendus au bon moment;
* Espace de mixité à trouver;
* Avoir un lieu, un espace qui génère du dynamisme;
* Il faut donner envie aux gens. Il faudra du temps. Du temps pour des débats participatifs aussi;
* On a besoin de réapprendre la politique. Ça passe aussi par l’éducation, c’est un chantier à mettre en place. Indispensable pour inverser la courbe;
* Partager les réflexions sur des questions qui se posent à plusieurs villages.
Témoignages européens
Grèce, Allemagne, Autriche, Estonie
PAXOS, GRECE:
Paxos est une île originellement composée de 4 communautés.
Jusqu’à 1999 Paxos était divisée en 4 communautés avec un conseil et un Président propre à chacune : Gaios, Lakka, Loggos, Magazia. Il y avait une école élémentaire dans chaque village, un collège commun était situé sur la route du port de Gaios et il n’y avait pas de lycée. Les élèves de plus de 15 ans devaient partir à Corfu, habituellement par leurs propres moyens, hébergés chez des membres de leur famille ou en location chez des propriétaires qui avaient besoin d’un revenu supplémentaire.
En 1995 pour la première fois il y eu un effort pour unifier administrativement l’ensemble de l’île. L’UE a commencé à inciter (principalement financièrement) ses membres à unifier administrativement les petites communautés pour en faire de plus grandes. A ce moment là, quelques (au début) exemples concluants sont apparues et ont été bénéfiques pour cette campagne d’incitation – en acquérant des savoir faire sur les nouvelles technologies, en participant à des projets européens pour l’amélioration les infrastructures communales ect- qui maintenant rendent plus de services à leurs citoyens, en comparaison aux zones dont les municipalités ont été unifiées bien plus tard.
Le premier groupe d’habitants de Paxos ayant souhaité la création d’une municipalité unifiée a perdu sa première bataille.
La décision d’unification a finalement été prise en 1999. Nous avons ainsi eu nos premières élections pour élire un seul Maire pour toute l’île.
Paxos comme Municipalité unifiée
Ce développement au premier niveau de l’administration locale n’a apporté que des bénéfices à Paxos. Ça a changé drastiquement les attitudes plutôt chauvines entre ces villages – il y avait des querelles constantes au sujet de là où serait le bureau de chaque service public, à propos de là où le ferry devait arriver etc ; Ils ont commencé à se sentir habitants de Paxos et pas seulement habitants de Gaios, Lakka, Magazia. Les budgets des travaux publics augmentèrent radicalement permettant de mettre en place pour la première fois des projets de grandes infrastructures.
Sur une période de 15 ans :
- une nouvelle école primaire a été construite et un ramassage scolaire est en place ;
- une salle multifonctions a été construite et propose un toit pour les mois d’hiver pour tout type de d’événements culturels ou sportifs ;
- une nouvelle école maternelle a été construite ;
- les 5 bâtiments qui accueillaient des élèves de 6-12 ans ont été rénovés et ont été mis à disposition des associations locales (école de musique, philharmonie, clinique vétérinaire, archives historiques, salle du conseil municipal, festival de concerts de Paxos, Musée des traditions, galerie d’art municipal, centre de soin de jour communal) ;
- un terrain de foot moderne a été construit ;
- un terrain de basket et de volley a été crée, et bientôt un terrain de tennis ;
- une phyto-épuration a été construite, mais malheureusement, à cause de la crise, il n’a pas encore été mis en service.
Tout cela a sérieusement amélioré la vie des habitants de Paxos. Ça a été possible surtout parce que l’île est devenue une entité de 3000 habitants dotée d’une voie plus forte que celles de 4, 5 ou 6 villages de 100 habitants comme par le passé.
Deuxième niveau de l’administration locale – Préfecture des îles Ioniennes
Toutefois notre pays rural et zone d’îles reste loin et décentré. Les décisions sont encore prises à Athènes, avec quelques améliorations car quelques décisions sont prises à Corfu, siège de la Préfecture. La préfecture s’identifie comme le deuxième échelon de l’administration locale. La loi « Kallikratis » a apporté de graves changements : en 2010, la Grèce était divisée en 335 municipalités et 13 préfectures. Toutes les petites communautés ont été supprimées. Depuis lors, une municipalité doit comporter un minimum de 10.000 habitants et à Athènes et Thessaloniki le minimum d’habitants est passé à 25.000. Les zones de montage devraient passer à 2000 habitants minimum. Chaque île doit être une municipalité. Cette dernière décision ne nous a pas affecté, mais a posé d’énormes problèmes pour les îles plus grandes telles Corfou, la Crêtes, Lesbos, Chicos etc. Les conseillers municipaux, qui ne sont pas payés, étaient demandés tous les jours pour régler des problèmes locaux aux quatre coins de ces îles grandes de plusieurs centaines de kilomètres. Un des premiers résultats a été la démission de plusieurs conseillers au cours de 2-3 premiers mois, et personne de voulait les remplacer.
L’argument principal du plan KALLIKRATIS était la baisse des dépenses de l’état, un besoin qui a conduit simultanément à l’accroissement des taxes locales. Le besoin de diminuer le nombre de conseillers municipaux a conduit à des situations telles que celles vécues par des petites îles comme Paxos ou Ithaka. Elles ne sont pas directement représentées au conseil de la Préfecture. Siègent dans ce conseil des représentants de chacune des 7 îles Ioniennes, mais le nombre de ces représentants est décidé seulement en fonction du nombre d’habitants. Au moment où les conseils de Préfecture prennent les décisions les plus décisives pour de vastes zones en Grèce, quand tous les budgets européens et l’argent de l’Etat sont directement transmis au niveau administratif de la Préfecture, Paxos n’a pas de relation directe avec le conseil de la Préfecture.
Le niveau administratif de la Préfecture est structuré davantage comme un gouvernement local qui s’éloigne des préoccupations quotidiennes et des citoyens. Les zones rurales, confrontés à de graves problèmes tels l’élargissement des municipalités, ont perdu leur caractère original ; les villes avalent les zones rurales voisines où les habitants sont majoritairement paysans et éleveurs, ces citoyens avec des besoins particuliers, très différents de ceux des villes et de la classe moyenne.
La crise financière depuis 2009-2010 a aggravé les problèmes, forçant davantage les Maires locaux à travailler sur leurs compétences en relations publiques pour conserver un lien de communication avec les personnes clefs du Ministère et les personnes clefs de la Préfecture, et ce afin de s’assurer d’une écoute amicale des centres de décision.
Les revenues des municipalités viennent habituellement de toutes sortes de taxes pour des services rendus localement (éclairage, récupération des ordures, eaux usées, eau) mais aussi pour la taxe de propreté, usage des espaces publiques etc, plus un pourcentage de subsides venus du Trésor Public. Toutefois, étant donné la crise financière de l’Etat, la plupart des sources financières citées ont été significativement diminuées, maintenant il n’y presque plus que les subsides du Trésor Public. Très peu est redonné aux communautés locales. Pendant ce temps les obligations des municipalités (au regard des routes, espaces publics, bâtiments publics, écoles, centres sportifs, structures de santé etc) n’ont pas du tout été réduites.
Dans le cas d’une île comme Paxos, les taxes dues au port devraient être un autre revenu. Ce n’est pas le cas ! Les ports sont dirigés par des organisations portuaires centralisées – dans notre cas basé à Corfu. Ils sont très efficaces pour récolter les impôts (qui passent par des armateurs - armateurs qui utilisent les infrastructures portuaires publiques - par les yatch, les bateaux et les bateaux de pêcheurs professionnels), et très lent à se réunir pour la maintenance quand c’est nécessaire.
Les conseillers municipaux n’ont pas d’autorité pour organiser le transport de ferries en rapport avec les besoins de l’île. Les prix des tickets les horaires des ferries etc sont tous décidés en fonction des besoins des propriétaires de bateaux. Il y a un conseil dédié à ça, mais il se réunit rarement. Les préfets de cette zones d’île peuvent y participer mais encore une fois, les besoin des petites îles sont habituellement hors de toute discutions. La situation a de graves conséquences sur le coût de transport des biens, sur l’arrivée des touristes, sur la possibilité pour les locaux de planifier leurs vies, leurs déplacements etc.
Donc en général les changements administratifs mis en place par l’Europe ont bénéficiés à Paxos ; le mauvais côté, c’est que la crise financière arrive au même moment, laissant les petites municipalités comme les nôtres avec très peu d’armes pour lutter dans cette bataille.
STRÖBECK, ALLEMAGNE:
Ce sont les habitants qui font vivre un village... Mais les infrastructures sont indispensables pour qu'ils viennent y habiter.
En Allemagne, on remarque une tendance à la centralisation de la part des grandes villes. Les politiciens de ces villes ne savent pas, ou ne se soucient pas, du fait que les villages risquent de se vider. Un village sans école n'attire pas les jeunes familles. Un village sans service de base (magasins, médecins...) n'attire pas non plus de nouveaux citoyens. Ce genre de village risque de devenir des endroits sans vie.
Cependant, c'est en contradiction avec certains programmes de financement de l'UE comme l'EAFRD (fond agricole européen pour le développement rural) dont le but est de stimuler le développement rural.
Petit à petit, les gouvernements des Federal Länder (= départements français) ont passé de nouvelles lois qui ont privé les villages de leur capacité à s'auto-gérer, et les ont rendus dépendants des villes. C'est arrivé en 2010 en Saxe-Anhalt. Ströbeck est devenue un "district" de la ville de Halberstadt. La plupart des habitants de Ströbeck y voient plus de conséquences négatives que positives.
Influence sur la politique des villages
Avec l'aide des conseils de district, les anciens villages peuvent exprimer leurs opinions au conseil de la ville, mais ils n'ont aucune influence légale sur ses décisions. Ils dépendent du bon vouloir des décideurs des villes, assez limité en temps de budget réduit.
A Ströbeck, l'influence inexistante sur la prise de décision a conduit certains membres du conseil de district à perdre de leur intérêt, c'est pourquoi l'implication dans ces comités est faible. Cela baisse encore davantage les chances d'être écouté dans les comités du conseil de la ville.
Finance
Auparavant, le budget financier de Ströbeck était relativement équilibré. Depuis sa fusion avec la ville d'Halberstadt, Ströbeck est devenue incluse dans un budget urbain en déficit permanent. Une des conséquences est que le nombre d'agents communautaires a été réduit à un seul emploi à temps partiel. On remarque depuis que notre Europa Park est envahi de mauvaises herbes.
Le constat est le même pour notre musée, qui ne comporte plus qu'un employé scientifique à temps partiel. De plus, il y a eu des projets de retirer cette "demie" personne pour travailler en ville, un projet qui n'a heureusement pas (encore) été réalisé. Certains villageois de Ströbeck se sont proposé pour travailler bénévolement lors de leur temps libre afin que le musée soit ouvert aux heures normales d'ouverture.
Le gouvernement des villes est également impatient de vendre des bâtiments du secteur publique pour se débarasser d'un poids financier. Ils veulent, entre autres, vendre le bâtiment du musée (récemment rénové et tout équipé) pour déplacer le musée dans l'ancien "pub des échecs". Dans ce cas, l'absence de budget nous a sauvé, car cet autre édifice aurait dû être rénové et équipé... le projet a donc été annulé.
Cependant, cela pose la question suivante : que faire de ce "pub des échecs" ? L'administration de la ville veut aussi le vendre. Mais cet édifice historique, qui fait partie de l'histoire du village, est indispensable au vu de la tradition des échecs à Ströbeck. C'est pourquoi les villageois cherchent à présent des moyens pour l'utiliser plus souvent et éviter qu'il ne soit vendu. Cette situation d'urgence a donc finalement poussé des associations et des villageois à utiliser ce bâtiment plus régulièrement pour des réunions, événements, stockage des costumes du spectacle "d'échecs vivants", fêtes de famille, etc.
Ces examples illustrent deux problèmes :
D'abord, ils montrent que les gouvernements et administrations des grandes villes n'ont aucune relation avec "leurs" districts ruraux. Les bâtiments sont pour eux de simples biens immobiliers, alors que les villageois entretiennent une relation plus affective et prendraient des décisions bien différentes s'ils en avaient le droit.
Deuxièmement, cela montre que les habitants de Ströbeck doivent apprendre de nouvelles façons d'influencer les décisions, après avoir été privés de leur auto-administration. C'est pourquoi les habitants sont si importants pour les communautés villageoises. Sans leur engagement ni leur détermination à façonner leur village selon leurs propres idées, les villages seraient des endroits déserts et sans vie.
Administration
L'administration urbaine a tendance à freiner le pouvoir créatif des villages. Par exemple, en imposant des frais élevés pour l'utilisation de notre propre "pub des échecs", et d'autres frais administratifs pour les organisateurs d'événements comme les tournois d'échecs ou les concerts. Alors que l'enthousiasme des habitants peut surpasser les régulations imposées par les villes, les prix pour organiser des événements seront bientôt trop élevés pour les associations.
De plus, la vie quotidienne devient plus compliquée pour les villageois à titre individuel. Tout est devenu plus laborieux : permis de construire, papiers d'identité, taxe sur les chiens, et même l'inscription à l'école maternelle. Toute démarche nécessite de se rendre à Halberstadt.
Créativité du village
Les activités des associations n'ont pas diminué malgré la fusion avec Halberstadt : tournois d'échecs, festivals, événement organisés par l'association des pompiers, le groupe "d'échecs vivants",... Le jubilée des "1000 ans des échecs" en 2011 a été célébré tout au long the l'année. Une nouvelle manifestation, le Festival des Associations, a lieu tous les deux ans avec le Festival de Musique annuel. Un autre bel exemple : la façon dont les pompiers se sont investis pour construire leur nouvelle caserne, ainsi luttant contre la centralisation et le manque financement. Une association privée, capable d'agir sur certains plans inaccessibles à une brigade municipale de pompiers, a été créée pour les aider.
Tous ces exemples montrent que les habitants de Ströbeck continuent à chercher des solutions ensemble pour maintenir le caractère de leur village et la qualité de leur vie de village. L'identification à la communauté et au village est encore très forte, et c'est indispensable pour la créativité et l'engagement.
Conclusion
La population est un moteur puissant pour une vie de village. Le plus ancien des exemples le prouvant est la tradition des échecs à Ströbeck, vieille de 1000 ans, qui fut créée par les habitants et entretenue jusqu'à ce jour. La créativité, l'engagement et les potentiels individuels des habitants façonnent le visage d'un village.
Ströbeck a la chance de posséder une situation topographique favorable qui lui permet de conserver ses infrastructures importantes: les écoles maternelle et primaire, la boulangerie, la boucherie, l'épicerie, le bar, la banque, des médecins ainsi que quelques commerces, du petit fleuriste à l'entreprise de construction routière. Cela permet à Ströbeck non seulement d'accueillir de jeunes familles, mais aussi d'offrir aux habitants un emploi dans leur village. Les villages qui permettent aux gens d'y dormir mais aussi d'y vivre peuvent accueillir des personnes enrichissantes pour leur développement. Une vie de village variée pourra, en retour, convaincre les gens d'y rester et en attirer de nouveaux.
Les habitants de Ströbeck doivent à présent apprendre à utiliser leur créativité culturelle pour des décisions politiques, et à transmettre une influence créative sur l'administration urbaine, ou à prendre les choses en main. De la même manière, le conseil du district ne devrait pas renoncer à utiliser davantage l'influence qu'il lui reste. Ce processus d'apprentissage en est à ses débuts. Le fait que les impulsions proviennent de besoins donne de précieuses indications, comme le prouve la ressuscitation du "pub des échecs".
KIRCHHEIM, AUTRICHE:
Question 1. In the recent years, have you been affected by a change in the local organisation that modified deeply the village life?
This change can relate to the local democracy as well as to any other field such as education, economy, culture, social relations, etc. Explain the negative and positive impacts of this change on the village organisation and the everyday life.
Au cours des dernières années, l'organisation de notre village n'a pas subit de grand changement.
Cependant, des changements ont eu lieu dans d'autres villages. Des petites écoles ont fermé. Les enfants ont du se déplacer dans d'autres écoles, y compris pour la maternelle. La vie de village en est affectée. Les activités sociales et le contacts personnels ne sont plus situées dans les villages. Les associations locales ont plus de difficultés à mobiliser à cause de cette évolution.
L'organisation des communes peut être différente suivant les neuf régions Autrichiennes.
Beaucoup de petites communes se sont regroupé dans de plus grands groupes pour partager l'administration, l'éducation, … et nous pensons : perdre leur identité. En Haute Autriche, les villages sont libres de travailler ensemble ou pas. Donc Kirchheim essayera de faire les choses seul le plus longtemps possible.
Question 2. Is there a local initiative, coming from the municipality or any other local organisation or group of inhabitants, that has changed the village life in a positive way and could be an example of what can be done for vitalizing our villages?
Notre association "Kirchheimer Zukunft" a été créée en 2006 comme sous-organisation de la municipalité, qui travaille indépendamment sur différents sujets. L’organisation est enregistrée comme association à part entière et fonctionne par elle-même. On peut travailler avec la municipalité mais aussi seul. D'un part pour le développement du village en lui même. Pour l'organisation d’évènements culturels et sociaux. Impulser et assister de nouveau projets pour le village (souvent en contact avec d'autres organisations : LEADER, office du tourisme...).
De telles associations ont été crées dans plusieurs villages en Autriche. Les communes y voient un effet positif : plus de personnes sont bénévoles et s'engagent dans la politique locale. A Kirchheim, une partie est liée à l'organisation de villages d'Europe. Après l'année village culturel 2010, Kirchheim s'est développé de façon particulière :
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le Maire a réussit à avoir de l'argent pour la rénovation de l'école ;
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le village a été embellit pour recevoir plus de touristes. Nous avions commencé 2 ans auparavant la « Journée des jardins ouverts » qui accueillaient des milliers de visiteurs. Le village est devenu très populaire.
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Les habitants sont devenus très fier d'habiter ici, et aussi d'avoir réussit tout ce travail :)
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Ces dernières années l'association a plusieurs projets avec l'école. Nous avons construit un four à pain au feu de bois qui fonctionne souvent et peut être utiliser par tous. Les enfants l'utilisent régulièrement. Les instituteurs aussi tente d’enseigner une manière saine de vivre. L'école a son propre jardin où les élèves peuvent planter des légumes, fruits et fleurs et les récolter. Ils produisent leur propre jus de pomme, ensemble avec les membres de l'association. Cette année, nous avons eu le projet « De la graine au pain ». Les enfants ont participer au semis (comme auparavant à la main), visiter le champ plusieurs fois au cours de l'année, fait la récolte également à la main. La prochaine étape est d'égrainer le mais et de l'amener au moulin. Après ça, ils l'utiliseront pour faire leur propre pain. Donc on accompagne les enfant tout au long de l'année.
KILINGI-NOMME, ESTONIE:
En 2005, les trois municipalités de Tali, Kilingi-Nomme et Saarde se sont réunis après des élections locales.
La zone de la municipalité de Saarde est passée à 707 km2 et à une population de 5100 habitants. Dix ans après, la population de Saarde est tombée à 4100.
Les jeunes partent les anciens restent, ils finissent de travailler et vont en maison de retraite. Le problème, c’est qu’il y a moins de gens qui travaillent et donc qui cotisent, or les revenus de la mairie dépendent de taxes professionnelles. Il y aura donc moins d’enfant en crèche et à l’école.
Les points positifs, c’est que quand il y a moins d’habitants, ils sont plus intégrés et font plus de choses ensemble. Ils se réunissent plus souvent au sein de leur village et pensent davantage à garder leurs traditions, leur village et leur municipalité. Les petits groupes en crèche et à l’école sont également plus avantageux que les grands groupes des villes.
On ne peut pas dire que le fait d’avoir fusionné ait induit une diminution du nombre d’habitants. Nous ne pouvons pas non plus sous estimer l’influence de l’Union Européenne et de la mobilité du travail dans cette question ! Les statistiques montrent que comparé aux autres états en Estonie, Pärnumaa a le plus grand nombre d’habitants allant travailler à l’étranger.
Ils vont principalement travailler dans les pays du Nord come en Finlande, Norvège et Suède. Les jeunes vont étudier à Tallinn ou Tartu et ensuite ils trouvent du travail près de ces mêmes villes. Très peu reviennent dans le pays de Pärnu. Un des problèmes de cette région, c’est qu’il n’y a pas d’école supérieure, d’école d’ingénieur. Tous les ingénieurs et les emplois de cadre sont à Tallinn ou Tartu.
Le problème c’est aussi que les entreprises en Estonie préfèrent être proches de la capitale Tallinn. C’est difficile de réussir son entreprise dans le Pärnumaa ou dans d’autres régions si ce n’est pas proche d’une grande ville. Simplement il n’y a pas assez de travailleurs et de marchés. Les conditions pour le business sont meilleurs là bas.
A cause de l’exode rural croissant, notre gouvernement veut faire de nouvelles réformes, pour faire de plus grandes municipalités. Pour concentrer l’éducation et les aides sociales dans de plus grandes villes dans le centre du pays, comme Pärnu.
A Saarde, nous sommes sûrs de devoir garder l’éducation et l’aide sociale dans notre municipalité. Nous devons aussi faire des efforts pour donner de meilleures conditions pour les petites entreprises et auto-entrepreneurs. Comme ça les gens peuvent commencer par créer leur propre activité et avoir leur propre salaire.
De mon point de vu, la prochaine question c’est de savoir comment nous allons faire de nouveaux emplois et avoir de nouveau lieux de travail loin des grandes villes. Actuellement, nous gérons des problèmes qui concernent la qualité de vie des personnes vivant en milieu rural.
Nous devons faire de meilleures infrastructures (bus, eau et lignes électriques ect). Investir dans divers option de loisirs. Et ainsi je pense que nous pouvons garder des habitants dans les zones rurales comme le pays de Saarde. Ceci montre les initiatives positives des organisations locales et des habitants.